Elen Braga

Elen Braga: un miroir qui tourbillonne pour le statu quo

Avec une deuxième exposition personnelle à la Wouters Gallery et une première exposition institutionnelle au CC Strombeek, l’automne s’annonce riche pour Elen Braga. La Brésilienne poursuit ainsi son ascension depuis qu’elle s’est installée en Belgique en 2017. « La Belgique m’a adoptée. Je fais de mon mieux pour lui offrir quelque chose en retour. »

TEXTE: Elien Haentjens

Avec une deuxième exposition personnelle à la Wouters Gallery et une première exposition institutionnelle au CC Strombeek, l’automne s’annonce riche pour Elen Braga. La Brésilienne poursuit ainsi son ascension depuis qu’elle s’est installée en Belgique en 2017. « La Belgique m’a adoptée. Je fais de mon mieux pour lui offrir quelque chose en retour. »

Elen Braga (1984, Maranhão) n’était pas prédestinée à une carrière artistique. Pour elle, c’était surtout une manière d’échapper à la religion tenant sa famille sous emprise. Ses premières performances, elle les réalise avant même de savoir ce que c’est. Ses racines brésiliennes, qu’il s’agisse des proverbes, des traditions culturelles, des hymnes religieux ou des concours de beauté auxquels elle participait enfant, constituent aujourd’hui encore le fil conducteur de son œuvre. Elle les associe à des événements actuels (belges), à sa vie personnelle et à des récits mythologiques et religieux, créant ainsi de nouveaux liens interculturels. Ce qui apparaît à première vue comme une scène chaotique, mais charmante, cache un univers d’histoires. Dans Als een vis op het droge (2021), par exemple, elle tend un miroir au spectateur : sur le corps d’un piranha tufté, de quatre mètres de haut, sont représentés les navires coloniaux qui transportaient les produits tropicaux du Brésil vers nos régions. L’agressivité que dégage le poisson compose un clin d’œil sarcastique à la peur des immigrés. Son contexte pluriculturel, mais aussi la persévérance, la résilience et les limites des capacités du corps humain sont des thèmes centraux dans sa pratique protéiforme. Depuis qu’elle vit en Belgique, Elen Braga a découvert dans le tuftage une technique accessible permettant de créer des scènes figuratives : « J’aime l’ambivalence du résultat. Avec ses couleurs et ses textures, il a quelque chose de kitsch et d’enchanteur à la fois.