Cet automne, le musée Von der Heydt réunit une centaine d’œuvres de Lucio Fontana. Fondateur du mouvement spatialiste, l’artiste reconsidéra les conventions bidimensionnelles pour explorer la tridimensionnalité et l’interaction de l’œuvre avec son environnement. Parmi ses réalisations les plus emblématiques, les œuvres de sa série Concetti Spaziale obtiennent, sur le marché, des résultats record.
Repoussant les limites de l’abstraction, Lucio Fontana (1899-1968) perce, lacère ou entaille la toile, créant une rupture physique et métaphorique dans la surface du tableau. Gestes simples mais d’une radicalité absolue, révélant une volonté de libérer l’art des contraintes traditionnelles pour insuffler une dimension nouvelle, presque cosmique, à l’espace pictural : chaque entaille, chaque creux devient un portail vers l’infini.
LE MARCHE D’UN ARTISTE HISTORIQUE
Qu’en est-il du marché de Fontana ? C’est auprès de Mariolina Bassetti, directrice de Christie’s Italie et directrice du département d’art d’après-guerre et contemporain pour Christie’s Europe, et de Michele Casamonti, fondateur de Tornabuoni Art et grand spécialiste de la question, que l’on trouve des éléments de réponse. La première insiste d’emblée sur l’état d’un marché très sain : « Le marché de Fontana est assurément solide. Depuis les débuts de sa croissance, dans les années 1970, il a connu quatre ralentissements avant de se stabiliser. » Michele Casamonti confirme cette augmentation régulière et constante, tout en précisant : « C’est au début des années 2000 que l’attention internationale s’est accrue. Fontana devint alors un artiste recherché, non seulement en Italie et en Europe, mais aussi par les grands collectionneurs internationaux, notamment en Asie et aux Etats-Unis, qui cherchent à réunir les grands noms du XXe siècle. »
