diego herman

Diego Herman: de l’expressivité des clôtures

Dans cette série, COLLECT s’intéresse à la place occupée par les jeunes artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie, d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? Ce mois-ci : Diego Herman (1994).

TEXTE: Elien Haentjens   PORTRAIT : Guy Kokken

Depuis qu’il a décroché son diplôme à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, en 2021, Diego Herman approfondit la matérialité et l’expressivité des clôtures. Sa première exposition personnelle chez Husk Gallery est centrée sur cette typologie : « Son intitulé constitue un clin d’œil à l’expression ‘‘I see through you’’ (Je vois à travers toi) ». À travers la clôture, j’essaie de déchiffrer non seulement la peinture elle-même, mais aussi la façon dont nous façonnons notre paysage, voire notre société. En même temps, la clôture en elle-même est en grande partie transparente. Bien que je peigne des paysages et que l’humain en soit manifestement absent, je considère mes œuvres comme des portraits. Mes tableaux reflètent la façon dont nous organisons notre espace et notre société et, en ce sens, ils en disent indirectement davantage sur nous, en tant qu’êtres humains, qu’un portrait direct. » Si les clôtures apparaissent dans des contextes variés, elles présentent généralement un caractère plutôt complexe. Par exemple, la police les utilise lors de manifestations ou pour indiquer la limite entre espace public et espace privé : « Si l’on y réfléchit plus profondément, il est étrange qu’un tel objet divise tout à coup un seul et même monde naturel en deux. Cette intervention, purement humaine, contraste lourdement avec la flore et la faune ou même l’air, que l’on ne peut délimiter. Ou bien encore avec les objets utilitaires, qui doivent simplement rendre notre quotidien plus confortable.