C’est un fleuron du patrimoine français qui est mis à l’honneur, cet automne, au musée des Arts Décoratifs de Paris. Riche de près de deux cents ans d’histoire, la prestigieuse production de la maison d’orfèvrerie Christofle s’est, dès les origines, retrouvée sur les meilleures tables européennes.
Métamorphosant les formes et les décors de l’argent pour les diffuser dans la vie quotidienne, la manufacture a aussi su se renouveler en s’associant aux plus grands designers et créateurs de mode.
L’entreprise Christofle est fondée en 1830 par Charles Christofle (1805-1863). Né à Paris, dans un milieu de petits industriels spécialisés dans la fabrication de boutons, il entre en apprentissage chez son beau-frère Hughes Calmette, fabricant de bijoux ‘‘de province’’ en cuivre, en 1821. Une décennie plus tard, il prend la direction de l’affaire et dépose, en 1832, son poinçon de maître à la Garantie de Paris pour ‘‘la parure’’. Il développe sa fabrique en l’orientant vers le bijou d’exportation en métal précieux. A l’affût des innovations techniques, Charles Christofle prend, en 1837, un brevet pour la fabrication de tissus entièrement métalliques. Il réalise alors des pièces en filigrane d’argent et des tentures, des épaulettes, ainsi que des galons pour l’armée et exporte ses créations jusqu’en Amérique du Sud. Fort de cette diversification, en 1839, il participe à l’Exposition des produits de l’Industrie française, à Paris. Cette participation inaugure une longue suite d’expositions nationales et universelles, où l’enseigne sera chaque fois primée.