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Chasse aux trésors: des trouvailles

Chaim van Luit en fait des œuvres d’art tandis que l’écumeur de plage Aäron Fabrice de Kisangani les utilise pour émerveiller. Les trésors enfouis stimulent l’imagination. Parfois surprenantes, souvent aventureuses, où peut-on faire des fouilles ? Que faire lorsqu’on déterre un objet précieux ?

TEXTE: Ben Herremans

L’artiste Chaim van Luit (1985), originaire de Heerlen, crée à partir de trésors qu’il déterre : « Une zone d’ombre, à la limite de l’illégalité. Je fouille souvent la nuit. Sans lampe. Tout à l’oreille. Le détecteur de métaux réagit, suivant plus de cinquante sons différents. Je les reconnais tous. Je sais exactement, au centimètre près, où l’objet se trouve, son volume et s’il est en métal précieux. Et là, je creuse, à genoux dans le noir. Je tâtonne, c’est extrêmement tactile. Je sens ce que j’ai entre les mains. Une pièce de monnaie romaine, par exemple. Mes doigts en reconnaissent l’époque. Puis j’exhume ma trouvaille, avec les mains ou une pelle. Je sais jusqu’où je peux creuser, ou je gratte avec les pieds. Et le voilà. » De ces trouvailles, qu’il transforme en installations, naissent des œuvres d’art : « Minimalistes, je veux que mes œuvres demeurent nettes et épurées. Elles doivent respirer l’authenticité. »

RECONNAISSANCE ET DECLARATION

En Belgique, la réglementation relative aux chasseurs de trésors est fragmentée de manière complexe entre différents textes de loi. Seuls les détectoristes agréés sont autorisés à rechercher des objets archéologiques. Cet agrément peut être respectivement obtenu auprès de l’Institut flamand pour le patrimoine (VIOE) et de l’Agence wallonne du patrimoine (AWaP). Les recherches à l’aide d’un détecteur de métaux sont autorisées avec l’aval du propriétaire, du fermier ou du gestionnaire du terrain. Pour effectuer des recherches au détecteur de métaux sur un domaine militaire, des espaces publics, notamment les plages, des sites archéologiques protégés et des réserves naturelles, il faut un permis officiel. Sauf accord préalable, toutes les trouvailles appartiennent au propriétaire du terrain, bien souvent un agriculteur ou l’État dans le cas d’objets trouvés dans l’espace public.