non-fungible tokens

NFT Art: le retour de l’enfant terrible

Ses détracteurs le disaient mort et enterré, c’est tout le contraire ! Avec l’art pour terrain de jeu privilégié, le marché des NFTs revient sur le devant de la scène. Observation d’un secteur qui se structure plus lentement et sainement que ce que nous avions imaginé.

TEXTE: Gwennaëlle Gribaumont

Apparus de manière confidentielle sur le marché de l’art contemporain en 2016, les NFTs ou Non-Fungible Tokens, soit ces titres de propriété numérique d’un actif numérique (œuvre digitale, photo, vidéo, texte, musique…) garantis par la Blockchain, ont connu en 2021 une croissance fulgurante, dopée par quelques coups d’éclats. Un collage numérique de l’artiste Beeple, Everydays : The First 5.000 Days avait alors été adjugé 69,3 millions de dollars chez Christie’s, suivi quelques mois plus tard du record de 91,8 millions de dollars obtenu par The Merge, signé Pak. L’année suivante, le soufflé retombait vertigineusement, de nombreuses collections de NFTs voyant leur valeur chuter de manière significative. Un retour de manivelle sans surprise, le marché s’étant emballé trop rapidement. Directeur de l’espace bruxellois d’Almine Rech, Gwenvael Launay explique l’intérêt du secteur face à ce phénomène : « C’est un schéma classique : quand un nouveau support apparaît, il suscite un fort engouement induit par la nouveauté, mais cet intérêt ne manque pas de s’estomper… Quand ce médium est apparu, nous avons proposé à nos artistes de les accompagner dans le développement de NFTs. Nous avons notamment soutenu la production de NFTs de Kenny Scharf, de César Piette et de Brian Calvin. Actuellement, c’est un secteur dont nous nous sommes quelque peu écartés, mais si l’un de nos artistes souhaite se diriger dans la vente de NFTs, nous l’accompagnerons avec plaisir. » Le pari de l’enseigne reste audacieux tant les NFTs souffrent d’une réputation sulfureuse. Artiste plasticien développant parallèlement à ses toiles sur châssis une pratique numérique, Benjamin Spark est aujourd’hui un conférencier de référence en la matière. Il est aussi un collectionneur de la première heure de NFTs. Il explique : « C’est un secteur de niche réservé aux initiés, notamment parce qu’il s’accompagne de quelques barrières à l’entrée : les échanges s’effectuent en crypto-monnaies, il faut un portefeuille numérique (wallet) et il y a quelques notions à comprendre avant de se lancer dans ce marché. »