emile claus

Emile Claus: star du luminisme

En bord de Lys, la ville de Deinze rend cet automne hommage à l’enfant du pays, Emile Claus, décédé il y a tout juste un siècle et considéré comme la figure de proue du luminisme.

TEXTE: Christophe Dosogne

Peintre de tradition impressionniste, Emile Claus (1849-1924) a principalement peint des paysages humides et vaporeux, représentant souvent des vues de campagne traversée par les douces ondulations de la Lys. Formé entre 1869 et 1874, à l’Académie d’Anvers, où il a suivi les cours de Nicaise de Keyser et de Jacob Jacobsz, il expose pour la première fois à Bruxelles, en 1875, une peinture teintée de réalisme, avant de partir, en 1879, poursuivre sa formation en Afrique du Nord, où la lumière le marque profondément. Guidé à son retour par Théo Verstraete, il n’aura de cesse d’en faire le centre de sa peinture, usant pour ce faire des couleurs élémentaires et décomposant le prisme et la réfraction chromatique par le biais de tons presque bruts. Dès 1882, il s’installe à Astene, village voisin de Laethem-Saint-Martin, où il nomme sa villa du bord de Lys Zonneschijn (rayon de soleil). A ce propos, James Ensor dira : « C’est là qu’il tirera le soleil en bouteille ». La même année, sa notoriété décolle lorsque ses peintures, aux sujets encore réalistes et pittoresques, dans la veine de Jules Bastien-Lepage, notamment Combat de coqs en Flandre, sont exposées à Paris. Son travail attire rapidement l’attention de la bourgeoisie locale et séduit jusqu’à la famille royale belge, qui fait l’acquisition d’une de ses toiles. En 1888, il se rend dans la capitale française où il tombe évidemment sous le charme triomphant de la peinture impressionniste. Régulièrement, il reviendra dans cette ville-lumière, où il a loué un atelier qu’il occupe l’hiver, notamment entre 1890 et 1892.