constant permeke

Permeke, le poids de l’expressionnisme

Artiste profondément lié à la terre flamande, Constant Permeke est souvent associé à des couleurs sombres et à des silhouettes massives. Aujourd’hui, ses collectionneurs sont essentiellement belges. La réouverture de son musée contribuera-t-elle à élargir son public et le point de vue sur son œuvre ?

TEXTE: Gilles Bechet

Artiste profondément lié à la terre flamande, Constant Permeke est souvent associé à des couleurs sombres et à des silhouettes massives. Aujourd’hui, ses collectionneurs sont essentiellement belges. La réouverture de son musée contribuera-t-elle à élargir son public et le point de vue sur son œuvre ?

Il n’y a pas qu’un Constant Permeke. L’oeuvre de ce peintre, né à Anvers en 1886, est diverse et plurielle. L’artiste lui-même ne s’est jamais réclamé d’aucun courant, sauf de lui-même. Longtemps, on en a pourtant fait le chantre exclusif d’un expressionnisme identitaire. Il est bien plus que le peintre des pêcheurs et paysans aux couleurs sombres. Sa production fut abondante et couvre plusieurs styles et périodes. Permeke est d’abord un peintre de l’intuition. Son expression vient de l’intérieur : « D’abord j’étais lié à la nature. Mais à la longue, j’ai ressenti la pure restitution comme tromperie. Peindre ce n’est pas dire ce que l’oeil voit mais ce que voient le coeur et l’esprit. » ‘‘Génie Régional », comme le qualifiait en 1953 André De Ridder, critique et co-directeur de la Galerie Sélection à Bruxelles, Constant Permeke fut assez tôt un artiste populaire. Quand il était sous contrat avec la Galerie du Centaure, dans l’entre-deux guerres, il a réalisé pas mal d’oeuvres sur commande, des paysages ou des natures mortes.

COLLECTIONNEURS TRES POINTUS

Depuis ses débuts, et aujourd’hui encore, il a intéressé très prioritairement les collectionneurs belges. « C’est un petit marché, confirme Melissa Lafont, experte en art belge chez Millon Belgique. 90 % des enchérisseurs sont belges et 10 % américains. Il y a, aux USA, quelques collectionneurs très pointus et amateurs d’art belge, qui s’intéressent aux très belles pièces. » Aujourd’hui, une huile peut atteindre entre 3.000 et 8.000 euros, alors qu’un dessin peut se négocier entre 3.000 et 4.000 euros.